6 621 morts et 14 023 blessés, c’est le bilan provisoire du séisme qui s’est produit la semaine dernière au Népal. Sans parler des quelques millions de Népalais qui sont sans vivre, sans médicament et sans toit dans une zone complètement dévastée. Mais ces morts ne sont pas le résultat d’une « catastrophe naturelle » comme on voudrait nous le faire croire ! Après des siècles de civilisation, l’homme a appris à se protéger de tels phénomènes naturels, en évacuant les populations à l’avance, en construisant des bâtiments respectant des normes antisismiques. L’humanité n’est plus aussi démunie qu’elle a pu l’être dans le passé. Alors, comment un tel drame est-il encore possible au xxie siècle ?

Pour évacuer, il faut des moyens. Pour construire des bâtiments résistant aux secousses, il faut de l’argent. Une résidente française au Népal disait que le tremblement de terre « allait faire beaucoup de morts, mais surtout chez les pauvres. Les constructions des nantis de la vallée ont résisté au choc ». Peu de constructions respectaient les normes antisismiques. Pas parce qu’on ne sait pas le faire, mais parce que ces constructions, ce n’est pas pour les pauvres ! Or, un tiers des habitants du Népal vit sous le seuil de pauvreté. L’espérance de vie des Népalais est de 68 ans.

Par contre, les multinationales capitalistes se sont bien enrichies en surexploitant la main d’œuvre à bas coût des usines textiles. Mais les travailleurs n’ont jamais vu la couleur de toute cette richesse produite par leur travail et qui n’aura évidemment pas servi à construire des habitations aux normes antisismiques !

Le drame qui frappe le Népal illustre bien la situation tragique des pays pauvres. Quand ce ne sont pas des séismes qui tuent, ce sont des famines ou encore les guerres que mènent les puissances impérialistes pour conserver les chasses gardées de leurs entreprises capitalistes, comme en Irak, au Mali ou en Libye. Et, quand les habitants de ces régions tentent de fuir cette situation qui menace leur vie, les États des pays riches leur ferment les frontières. C’est bien une telle politique qui a causé la mort des 700 migrants, il y a deux semaines, au large de la Méditerranée.

Les chefs d’État des puissances impérialistes, tel Hollande, peuvent bien feindre la tristesse face au drame népalais ou à celui des naufragés de la Méditerranée, rien ne pourra faire oublier leur responsabilité.

Notre solidarité doit évidemment aller à la population népalaise, aux migrants qui tentent de fuir la misère ainsi qu’à tous les opprimés du monde entier. Mais, aussi nécessaire que soit cette solidarité, elle ne servira à rien si reste en place la cause de ces malheurs d’un autre âge, c’est-à-dire ce système capitaliste qui, pour concentrer les richesses entre quelques mains, laisse la désolation partout, quand il ne la sème pas.