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20 décembre 2010 1 20 /12 /décembre /2010 15:02

Édito des bulletins L'Étincelle du 20 décembre 2010

Un nouveau bain de sang semble possible en Côte d’Ivoire. Les deux candidats à l’élection présidentielle se sont tous deux déclarés vainqueurs, ont chacun formé leur gouvernement et contribuent tous deux à dresser une partie de la population contre une autre. Mais quelle que soit l’issue de cette rivalité, les travailleurs ivoiriens ne peuvent être que perdants.

Laurent Gbagbo, président sortant, a été un loyal serviteur des intérêts des groupes français en Côte d’Ivoire et a bénéficié pendant des années du soutien de la France.

Aujourd’hui, l’ONU et Sarkozy préfèrent jouer la carte de Ouattara en reconnaissant son élection et en condamnant Gbagbo. Ouattara est lui aussi un serviteur des intérêts des trusts français. Premier ministre de l’ancien dictateur Houphouët-Boigny, de 1990 à 1993, il avait mené une politique d’austérité, licenciant des milliers de travailleurs de la fonction publique, diminuant les dépenses de l’État et privatisant des secteurs importants tels que l’eau et l’électricité au profit de groupes français comme Bolloré ou Bouygues.

De Ouattara à Gbagbo, les dirigeants ivoiriens n’ont eu pour préoccupation que de faire payer aux travailleurs la dette et les difficultés économiques.

Une ancienne colonie prospère
Pourtant la Côte d’Ivoire est longtemps apparue comme un des pays les plus prospères des anciennes colonies françaises. Des trusts français, Bolloré en tête, ont réalisé d’énormes profits sur des produits comme le cacao ou le café. Bien d’autres ont confortablement profité, comme Bouygues, Total, France Télécom, BNP Paribas et des centaines d’entreprises hexagonales exploitant directement des dizaines de milliers de travailleurs ivoiriens.

Mais si l’exploitation capitaliste a permis de faire participer cette ex-colonie à la prospérité de la bourgeoisie française, elle n’a pas pour autant développé une économie un tant soit peu solide en Côte d’Ivoire. À partir des années 1980, alors que les cours des matières premières s’effondraient, l’économie ivoirienne a commencé à couler. Sur le terreau d’une misère croissante les dirigeants ivoiriens se sont lancés dans la culture d’une écœurante démagogie raciste. Ils ont inventé « l’ivoirité », une idéologie censée défendre les « vrais Ivoiriens » contre les « étrangers ». Une absurdité d’autant plus grande que sur le continent africain les frontières ont été taillées en fonction des intérêts diplomatiques des colonisateurs et renferment ou séparent les peuples de façon aléatoire. Mais ces fantasmes nationalistes ont eu des effets bien réels et dramatiques. L’ethnisme a empoisonné les esprits, tournant les populations du sud, majoritairement chrétiennes, contre celles du nord, musulmanes, aboutissant à de véritables pogroms contre les Burkinabés et autres « étrangers ».

À la fin 2002, une rébellion prétendant défendre les populations du nord a coupé la Côte d’Ivoire en deux, après que l’intervention militaire française sauve la dépouille de Gbagbo. Huit ans après, la division entre Gbagbo et Ouattara recoupe toujours la division entre le nord et le sud du pays, chacun s’accrochant à son pré carré, qu’il ne veut pas lâcher au profit de celui qui serait le nouveau président.

L’intérêt des travailleurs n’est pas celui des dirigeants du pays
Alors qu’ils soient du nord ou du sud, les travailleurs ivoiriens n’ont pas d’intérêt dans cette bataille, d’autant que le vainqueur sera toujours le même : l’impérialisme français. Les groupes français attendent le résultat final pour signer de nouveaux contrats. Bolloré s’apprête à signer le contrat de gestion du terminal de conteneurs du port d’Abidjan, Bouygues attend de construire un troisième pont sur la lagune d’Abidjan. Et ce quel que soit le président ivoirien qui signera au final.

Pour la population, ce sont d’autres luttes qui sont à l’ordre du jour : pour les salaires, bloqués depuis dix ans malgré la flambée des prix des denrées alimentaires, pour les hôpitaux, les écoles, les routes, l’assainissement des quartiers populaires laissés à l’abandon.

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