Après des mois de lutte, plusieurs grèves et autant de manifestations des personnels des hôpitaux de Paris (l’AP- HP), son directeur Martin Hirsch prétend imposer sa réforme du temps de travail des 75 000 salariés.
Cet « accord » prévoit une diminution du nombre de jours de congés, rabotés de tous les côtés : certains, acquis depuis des années, sont tout simplement supprimés. Mais surtout la journée de travail est raccourcie de quelques minutes (dans les faits, ça reste à voir, car la charge de travail oblige déjà les salariés à faire des minutes, voire heures supplémentaires non payées tous les jours). Cela permet de supprimer jusqu’à six jours de RTT par salarié. Il n'y aura plus d'équipes fixes du matin ou du soir. La direction pourra modifier les plannings à sa guise au dernier moment... et tant pis pour la vie privée des agents.
À la clé, pas moins de 1 094 suppressions d'emplois à temps plein, par non remplacement des départs en retraite vraisemblablement. C'est autant de jeunes qui resteront au chômage, et ce alors que les hôpitaux publics sont déjà en sous-effectif ! Aujourd'hui, ce sont les infirmiers, aides-soignants et agents non soignants des hôpitaux parisiens qui sont visés. Mais demain, nul doute que l'attaque s'étendra à leurs collègues de tous les hôpitaux publics à travers le pays... à moins qu’une réaction collective ne déjoue ces calculs !
Car à répéter les mêmes attaques aux quatre coins du pays, non seulement dans les hôpitaux, mais dans toutes les administrations et entreprises publiques du pays, l’État-patron pourrait bien souder contre lui les salariés du public.
Ceux du privé ont les mêmes problèmes avec leurs propres employeurs : que la révolte éclate ici ou bien là, il y a de bonnes chances qu'elle se propage partout rapidement pour peu que ses initiateurs cherchent consciemment à entraîner tout le monde dans le combat commun contre ce duo d'enfer : chômage pour les uns et cadences infernales pour les autres.
En attendant, les salariés des hôpitaux méritent notre soutien. Par leurs luttes, c'est aussi la qualité des soins pour tous qu'ils défendent !