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13 janvier 2011 4 13 /01 /janvier /2011 10:23

Édito des bulletins L'Étincelle du 10 janvier 2011

Alors que depuis trois semaines les manifestations se succèdent en Tunisie, les jeunes se révoltent aussi maintenant en Algérie. Les gouvernements répondent par une répression sauvage ayant déjà fait au moins 3 morts en Algérie, 14 en Tunisie. (Le nombre réel serait même deux à trois fois plus élevé selon l’opposition). S’y ajoutent des centaines de blessés et des milliers d’arrestations.

En Tunisie, l’explosion sociale a débuté suite au suicide d’un jeune diplômé au chômage, vendeur de légumes ambulant. Elle s’étend de villes en villes et à des couches de plus en plus larges d’une population qui souffre de la pauvreté, de l’injustice et de la corruption que fait régner le régime du dictateur Ben Ali, au pouvoir depuis 23 ans. L’envers du « miracle économique », avec les délocalisations en Tunisie de l’industrie textile ou des centres d’appel, avec les stations touristiques paradisiaques. Le taux de chômage de 15,7 % laisse sans débouché même les jeunes titulaires d’un diplôme universitaire. Mais il a valu à Ben Ali les félicitations de Sarkozy, et celles du socialiste Strauss-Kahn, directeur du FMI, jugeant que ses « réformes » ont « permis au pays de réduire l’impact de la crise financière et économique internationale ».

La mobilisation de la jeunesse tunisienne a entraîné des travailleurs, reçu le soutien de militants syndicaux et politiques, dans un pays qui a connu ces dernières années une montée du mécontentement, avec notamment la grève dans le bassin minier de Gafsa en 2008 : un an de grève, des dizaines de militants syndicaux jetés en prison.

En Algérie, il a suffi de la récente hausse des prix des produits de première nécessité comme l’huile ou le sucre (respectivement de 20 et 80 % en moins de 3 mois !) et de l’exemple de la révolte des jeunes de Tunisie pour que la colère y explose à son tour. Comme en Tunisie le mécontentement social est général et ses causes semblables. Sur consignes du FMI, depuis 1994, l’Etat algérien a divisé la valeur du dinar par 20, pour offrir des ouvriers algériens presque gratuits aux investisseurs français et occidentaux pendant que les prix continuent de flamber.

Il y a un an, presque jour pour jour, les travailleurs de l’usine automobile de Rouiba (qui fabrique bus et camions) en banlieue d’Alger, se mettaient en grève contre l’allongement des cotisations de retraites et une « revalorisation » jugée totalement dérisoire du Smic algérien, qui ne se monte qu’à 15 000 dinars, soit 157 €. Elle a été suivie de grèves d’enseignants, de médecins, d’ouvriers du complexe sidérurgique Arcelor-Mittal d’El Hadjar ou, tout récemment, de dockers du port d’Alger. Des manifestations et blocages de routes éclatent spontanément à cause des pénuries de lait ou de pain, des coupures d’électricité, des manques de logements, ou des distributions de HLM grevés par la corruption.

Pour l’Etat et le patronat algériens, c’est pourtant l’opulence financière grâce aux revenus du pétrole et du gaz. Mais elle ne profite qu’à une toute petite minorité de riches parasites.

Cette révolte des jeunes qui sortent dans la rue spontanément et s’attaquent à tout ce qui peut représenter l’Etat de près ou de loin, reste encore désorganisée et manque d’objectifs précis. C’est la classe ouvrière (débordant des directions syndicales progouvernementales en Algérie comme en Tunisie) qui pourrait lui donner des perspectives.

Et pas seulement au Maghreb.

La mobilisation en Tunisie et en Algérie suit de près le bouillonnement social en Grèce, au Portugal, en France, en Angleterre, en Italie. Elle montre que partout, contre la crise et contre ceux qui veulent nous la faire payer, la lutte des travailleurs est à l’ordre du jour. Elle se propagerait par delà les frontières, pour en finir avec ce système capitaliste qui est en train de conduire le monde à la misère.

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