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18 janvier 2011 2 18 /01 /janvier /2011 10:38

Édito des bulletins L'Étincelle du 17 janvier 2011

La fuite du dictateur Ben Ali est une première victoire des travailleurs et de la jeunesse de Tunisie. La révolte qui embrase le pays depuis près d’un mois face au chômage, à la misère et à la dictature féroce qui pèsent sur les classes populaires, a tourné à la révolution. Profonde. Qui a déjà emporté un tyran réputé indéboulonnable il y a peu de temps. C’est cela la force des classes populaires.

L’immense courage de ceux qui se sont soulevés malgré une répression qui a fait au moins 70 morts et des arrestations et tortures en masse, a donc mis un terme à 23 ans de règne de Ben Ali et de son clan. Le puissant élan populaire pour du pain, du travail, une vie digne, a chassé celui qui symbolisait la misère et l’oppression.

Les amis du dictateur
Ben Ali n’était pas seul, pourtant. Derrière lui et avec lui, il y avait bien sûr tous les profiteurs et corrompus du régime. Mais pas seulement. Jusqu’à hier, il y avait aussi nos prétendues démocraties occidentales, à commencer par l’impérialisme français, dont le dictateur tunisien a joui de toutes les faveurs et de tous les appuis, de Mitterrand, Chirac puis Sarkozy. Il y a quelques jours encore, Michèle Alliot-Marie proposait à Ben Ali de lui apporter le « savoir faire » des forces de répression françaises… Et pour cause. Cet ancien « protectorat », ou colonie de la France, reste une manne pour une multitude d’entreprises et de banques françaises. En particulier un réservoir de main-d’œuvre à bas prix, exploitée sur place, ou ici en France où travaillent 600 000 immigrés tunisiens – dont des ouvriers d’usines ou de chantiers, mais aussi des jeunes médecins ou profs qui n’ont pas trouvé de boulot là-bas.

Ceux qui voudraient faire rentrer la colère dans son lit
Ben Ali, c’est fini. C’est la « révolution du jasmin », nous dit-on, mais néanmoins écrite en lettres de sang par la férocité des classes dominantes, qui cherchent à temporiser et à leurrer les insurgés populaires. Dans l’affolement de la fuite de Ben Ali, les anciens de son régime comme les chefs de partis dits d’opposition promettent une « transition démocratique », ne jurent que par l’ « unité nationale » - façon de dire aux plus exploités et opprimés que ce n’est pas le moment de mettre en avant leurs propres revendications. Ils aimeraient surtout faire rentrer la colère dans son lit. Mais leur pilier n’en reste pas moins l’armée, quand ce ne sont pas ces bandes de policiers qui continuent à terroriser les quartiers populaires contre lesquels se sont créés des comités d’auto-défense. Promesse de bulletins de vote ou matraques sont utilisées pour que tout rentre dans l’ordre, avant que l’explosion sociale n’embrase aussi les travailleurs et les pauvres des pays proches, Algérie, Egypte, Libye, Jordanie. Sans compter l’Europe où les classes populaires ont, elles aussi, commencé à riposter aux effets catastrophiques de la crise.

De la révolte à la contagion révolutionnaire
Il n’y a pas qu’une proximité géographique entre l’Europe et le Maghreb. Grands patrons et banquiers (souvent les mêmes de part et d’autre de la Méditerranée) cherchent à faire payer leur crise aux classes populaires. Ce qui veut dire que celles-ci ont un même programme et une même riposte à préparer, face aux immenses fortunes et indices boursiers arrogants du camp adverse. C’est ce qui explique que les événements de Tunisie et d’Algérie aient été suivis ici, depuis quinze jours, avec une grande émotion, ressentis comme un début de vengeance, et pas seulement dans les milieux maghrébins. Toute la question est de savoir si les travailleurs et les jeunes de Tunisie vont l’emporter au bout du compte, et comment.

Nous, travailleurs de France, de toutes origines, sommes évidemment concernés de très près par ce qu’il advient à nos frères et sœurs de classe sur l’autre rive de la Méditerranée. En Tunisie la lutte pour arracher des libertés élémentaires ne doit pas faire lâcher le programme de revendications sociales. Une révolution a commencé, espérons qu’elle continue jusqu’à la victoire des masses populaires prenant elles-mêmes les rênes de l’économie et de la société. Une telle tempête changerait le climat social et politique bien au-delà de la seule Tunisie.

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