En Bretagne, le patronat et la justice marchent main dans la main ! Le 17 septembre, le Télégramme mettait en lumière la complicité qui unit sept des quatorze juges consulaires du tribunal de commerce de Quimper avec le patron du volailler Doux.
Ce dernier souhaite se séparer de sa filière « Doux frais » présentée comme déficitaire ; en sacrifiant au passage quelques 1700 emplois ! Le Tribunal a rejeté un projet de reprise globale de l’entreprise, avec cette filière. À la place, c’est la liquidation de cette dernière et le plan de continuation proposé par Charles Doux qui ont été acceptés. Ce plan sacrifie donc plus d’un millier d’emplois et permet l’entrée de la banque Barclays dans le capital de l’entreprise.
Et qu’apprend-t-on ? Parmi les sept juges soupçonnés, on compte un dirigeant des services juridiques du groupe Doux et un cogérant d’un cabinet d’expertise-comptable en lien direct avec le volailler. Les cinq autres sont en relation avec Charles Doux. Fait révélateur : c’est la même classe sociale, la bourgeoisie, qui met à la porte les salariés au nom du profit, et qui compose les institutions juridiques. Dans cette partie d’échecs, les patrons placent leurs pions en fonction de leurs intérêts. Là sont les ennemis des travailleurs, les tours à faire tomber pour en finir avec cette parodie de démocratie et de justice indépendante.