Après les attentats du 13 novembre, nous ne pouvons qu’être révoltés par une telle barbarie. Daesh est un mouvement réactionnaire qui opprime des populations entières dans les régions qu’il contrôle. La question sur la façon de combattre ce courant politique est tout à fait légitime.

Hollande et le gouvernement ont leur solution, celle d’une France forteresse. Comment croire qu’en France nous puissions vivre sereinement dans un monde de misère, de violence et de guerre (pour une partie entretenue par notre propre Etat) ? Cela fait des années que des centaines de milliers de personnes vivent la barbarie au quotidien. Ce sont ces mêmes personnes qui tentent de rejoindre l’Europe pour échapper à l’horreur et à qui on ferme les frontières. Le gouvernement exalte les sentiments patriotiques comme si on pouvait accepter une planète en guerre, sauf chez nous. En plus d’être égoïste, cette attitude ne résoudra rien.

Nous devons être solidaires de tous les opprimés du monde entier. Cette solidarité ne peux pas être sélective.

La barbarie doit être combattue d’où qu’elle vienne à commencer par les bombardements en Syrie qui touchent avant tout des civils et qui font le lit de Daesh. Ce sont les peuples du monde entier qui peuvent mettre fin à ce cycle de violence, par leur révolte comme au moment du printemps arabe.

Les hommages et les condoléances des chefs d'État s'égrainent heure après heure, jour après jour. Mais certains se sont surtout faits remarquer en profitant de l'émotion collective pour avancer de vieilles rengaines racistes... Comme le ministre des finances allemand, Markus Söder qui a affirmé : « On doit immédiatement clarifier qui vient dans notre pays, qui le traverse et s’y installe. Les règles de droit qui ne sont plus appliquées depuis plusieurs semaines doivent l’être à nouveau ». Le leader d'extrême droite local, Marine Le Pen a aussi donné du sien, en ajoutant « il est indispensable que la France retrouve le contrôle de ses frontières définitivement ».

Les réactionnaires en tous genres veulent utiliser cette tragédie pour attiser le racisme, mais elle devrait au contraire nous pousser à comprendre ce que fuient les réfugiés syriens et irakiens. Car des massacres comme celui de vendredi soir arrivent toutes les semaines dans les villes de Bagdad ou d'Alep en Syrie. Depuis 5 ans, c’est plus de 150 syriens qui succombent chaque jour sous les bombes et la violence induite par la guerre (250 000 morts depuis mars 2011). Et c'est justement la crainte de ces massacres qui a déjà poussé des centaines de milliers de réfugiés à fuir vers la Turquie, à traverser des champs de barbelés ou à se risquer en pleine mer sur de petites embarcations. Oui cette tragédie devrait amener à une prise de conscience, à ouvrir les portes de l'Europe forteresse plutôt que de les garnir de policiers et de miradors. Elle devrait nous amener à aider les migrants à s'installer et à vivre plutôt que de les pousser à vivre dans d'immenses bidonvilles comme la tristement célèbre « jungle » de Calais…

Obligeons le gouvernement a arrêter cette guerre et ces bombardements qui en deux ans n'ont jamais nui à l'État Islamique, mais ont poussé des milliers de réfugiés à fuir leur pays !

Cessons d'ériger des murs aux frontières de l'Europe !

Après des mois de lutte, plusieurs grèves et autant de manifestations des personnels des hôpitaux de Paris (l’AP- HP), son directeur Martin Hirsch prétend imposer sa réforme du temps de travail des 75 000 salariés.

Cet « accord » prévoit une diminution du nombre de jours de congés, rabotés de tous les côtés : certains, acquis depuis des années, sont tout simplement supprimés. Mais surtout la journée de travail est raccourcie de quelques minutes (dans les faits, ça reste à voir, car la charge de travail oblige déjà les salariés à faire des minutes, voire heures supplémentaires non payées tous les jours). Cela permet de supprimer jusqu’à six jours de RTT par salarié. Il n'y aura plus d'équipes fixes du matin ou du soir. La direction pourra modifier les plannings à sa guise au dernier moment... et tant pis pour la vie privée des agents.

À la clé, pas moins de 1 094 suppressions d'emplois à temps plein, par non remplacement des départs en retraite vraisemblablement. C'est autant de jeunes qui resteront au chômage, et ce alors que les hôpitaux publics sont déjà en sous-effectif ! Aujourd'hui, ce sont les infirmiers, aides-soignants et agents non soignants des hôpitaux parisiens qui sont visés. Mais demain, nul doute que l'attaque s'étendra à leurs collègues de tous les hôpitaux publics à travers le pays... à moins qu’une réaction collective ne déjoue ces calculs !

Car à répéter les mêmes attaques aux quatre coins du pays, non seulement dans les hôpitaux, mais dans toutes les administrations et entreprises publiques du pays, l’État-patron pourrait bien souder contre lui les salariés du public.

Ceux du privé ont les mêmes problèmes avec leurs propres employeurs : que la révolte éclate ici ou bien là, il y a de bonnes chances qu'elle se propage partout rapidement pour peu que ses initiateurs cherchent consciemment à entraîner tout le monde dans le combat commun contre ce duo d'enfer : chômage pour les uns et cadences infernales pour les autres.

En attendant, les salariés des hôpitaux méritent notre soutien. Par leurs luttes, c'est aussi la qualité des soins pour tous qu'ils défendent !

Depuis quelques semaines, la jeunesse palestinienne est entrée en révolte ouverte contre l'État d’Israël. Ce conflit est la conséquence de la colonisation continue de la Cisjordanie, qui éloigne chaque jour un peu plus la perspective d'une coexistence pacifique des deux peuples, où les oliveraies des Palestiniens sont arrachées à coups de bulldozers au prétexte de la « sécurité » des colons et des troupes d'occupation israéliens, où les familles des activistes sont « punies » de la destruction de leur maison.

Au terrorisme des drones israéliens, une partie de la jeunesse palestinienne a choisi de riposter en poignardant à l'aveugle des civils israéliens. Sans avenir dans cette société, leur révolte est légitime. Mais force est de constater que leur réaction fait le jeu du gouvernement ultra-conservateur israélien. Celui-ci a bouclé les quartiers arabes et renforce sa politique répressive contre le peuple palestinien. Récemment, une enquête de l'armée israélienne a mis au jour des cas de torture pratiquée par ses soldats contre des Palestiniens dont le seul tort était de passer par leur check-point.

Pour sortir de cette spirale infernale, il faudra que se lève une nouvelle génération de militants, en Israël et en Palestine, décidés à chercher des alliés dans le camp d'en face pour combattre les dirigeants politiques et religieux, et les riches des deux bords.

De nouvelles violences ont éclaté samedi à Hébron à l’issue des funérailles de cinq Palestiniens dont les corps avaient été confisqués par Israël qui s’apprêtait à marquer le 20e anniversaire de l’assassinat d’Yitzhak Rabin en présence de l’ancien président américain Bill Clinton. Cet anniversaire intervient au moment où les affrontements entre Palestiniens et soldats israéliens sont devenus quotidiens depuis près de deux mois. Limités au début à la partie arabe de Jérusalem et à la question de l’accès à l’esplanade des Mosquées, ils se sont généralisés à l’ensemble de la Cisjordanie.

Netanyahou et l’État israélien criminels

Depuis le début, le gouvernement israélien s’est engagé dans la voie d’une escalade de la répression : aggravation des peines de prison contre les « lanceurs de pierres », autorisation donnée d’user de tirs à balles réelles, déploiement de troupes en Cisjordanie. Pour la première fois, les autorités israéliennes ont organisé le bouclage des quartiers arabes de Jérusalem en installant des checkpoints, des points de contrôle, pratique réservée jusque-­‐là aux villes de Cisjordanie. Une nouvelle étape a été franchie, dimanche 18 octobre, avec la construction d’un mur de deux mètres de haut destiné à séparer le quartier arabe de Jabal Moukabber, d’où sont originaires certains des auteurs des récentes attaques anti-­‐israéliennes, du quartier de colonisation juive d’Armon Hanetsiv. Présenté comme provisoire, ce mur mesurera bientôt trois cents mètres de long selon une porte-­‐parole de la mairie de Jérusalem !

A bas l'occupation israélienne, vive la lutte du peuple palestinien !

Face à l’aggravation de la répression, la mobilisation n’a fait que s’approfondir, surtout dans la jeunesse palestinienne. Le gouvernement israélien nie toute responsabilité dans la situation, déclarant au mépris de l’évidence que ce sont les dirigeants palestiniens qui incitent les jeunes à la révolte. C’est pourtant l’État israélien et sa puissance militaire, encouragés par les pays impérialistes, à commencer par les États-­‐Unis mais aussi la France, qui oppriment la population palestinienne depuis des décennies en maintenant les territoires sous occupation. Les déclarations douteuses de Netanyahou sur le génocide des Juifs européens viennent appuyer sa propagande tendant à présenter l’État d’Israël comme l’innocente victime d’une population arabe animée par la haine des Juifs! Ce sont pourtant les guerres menées par Israël contre la population de la bande de Gaza, la colonisation sans cesse accrue, avec à présent 400 000 colons israéliens en Cisjordanie et 200 000 autres dans la partie palestinienne de Jérusalem, qui exacerbent les tensions.

Ce sont les dirigeants israéliens qui, en privant les Palestiniens de droits, de liberté de circulation, de leurs terres, creusent un fossé de sang entre les deux peuples. Aucun peuple ne peut être libre s'il en opprime un autre : notre solidarité pleine et entière avec le peuple palestinien qui lutte pour sa liberté !